Quand on a terminé d'écrire son roman, le travail ne fait que commencer...


Dans un blog, on est censé parler de soi, n'est-ce pas? Du moins, c'est ainsi que je le concevais en 2012 quand j'ai commencé à blogguer en tant que MajorMarmotte.

Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de l'écriture et de mon parcours chaotique le jour où j'ai terminé un livre que j'étais prête à publier (aka " faire lire à des inconnus ").
En 2015 (2016?), quand j'ai mis en ligne mon roman court sur Kindle "Le voyage de Lisa", je me sentais vraiment amatrice et… je l'étais.
Je l'avais fait lire à mon entourage qui m'avait encouragé à le publier.
Je l'avais fait illustrer par une talentueuse illustratrice qui avait réussi à retranscrire certains passages écrits de façon naïve.
J'avais passé un temps fou à le mettre en page sur un logiciel inadapté (mais plébiscité par un grand nombre d'auteurs auto-édités) pour un résultat assez basique finalement.
J'imaginais que les personnes qui savaient que j'avais écrit un livre allaient le télécharger (je ne parle pas de celles qui l'avaient déjà lu et qui m'avaient encouragée).
Et au final, malgré certains partages sur Facebook ou Twitter, seules trois personnes que je connaissais l'ont fait.
Je me souviens de ma terrible déception.
J'ai changé de façon de faire, j'ai communiqué différemment et les premiers lecteurs sont arrivés, à ma plus grande joie et ont aimé ce qu'ils lisaient.
Et il s'est passé quelque chose d'inattendu. Quelqu'un m'a dit "Ce n'est vraiment pas terrible, j'imaginais que tu écrirais quelque chose de mieux que cela, te connaissant." C'était quelqu'un, à qui je l'avais offert et qui l'avait lu en diagonale (ce sont ses mots).
Je savais que mon écrit était loin d'être parfait, je sais que j'ai besoin de m'améliorer encore et encore, comme je l'ai fait dans toutes mes activités professionnelles. Mais curieusement, cette remarque est arrivée au moment même où j'étais la plus vulnérable (pour d'autres raisons que l'écriture sur lesquelles je ne m'attarderai pas).
Alors, j'ai arrêté de promouvoir mon livre (erreur!), j'ai arrêté d'écrire, tout simplement. Et j'ai même fini par dépublier le livre quelques mois plus tard, pour des raisons purement administratives car j'arrêtais en même temps mon activité professionnelle pour démarrer l'actuelle. Je n'étais juste pas prête à accepter les critiques, donc pour un auteur, cela signifiait pas prête à être publié, tout simplement.
Et cela a créé un vide énorme dans ma vie que toutes les activités annexes n'ont jamais comblées.
J'ai perdu une partie de moi, celle qui s'exprime à travers les mots et l'imagination.
Et curieusement, c'est un événement douloureux, un presque burn-out, il y a deux ans qui m'ont fait revenir à l'essentiel : je ne sais pas si j'ai besoin d'écrire, ce que je sais, c'est que j'ai besoin de conter. C'est un besoin vital : comment décrire tout ce qui se passe dans ma tête, que j'aurais voulu dessiner ou retranscrire en vidéo tellement les images étaient nettes ? Comment?
J'avais plein d'idées, plein de petites ficelles comme je les appelle mais aucune n'était suffisamment longue pour que je puisse tirer dessus et démarrer quelque chose.
J'ai tourné en rond pendant deux mois et j'ai finalement opté pour l'achat d'un logiciel utilisé par certains scénaristes et écrivains qui permet de travailler en scènes, d'écrire des dialogues et peu de descriptions, d'écrire quelque chose qui ressemble à un scénario finalement, sans la partie technique autour.
Et c'est là que tout a recommencé.
C'était il y a deux ans.
Toutes les pièces de puzzle s'écrivaient, parfois (souvent!) dans le désordre. Mon héros n'était pas spécialement (pas du tout !) sympathique et j'aimais cela. Le fait que l'histoire se passe à la fois au 21e siècle et au 19e siècle me passionnait. J'écrivais par petits morceaux, mais toujours en dilettante. Cela a duré plusieurs mois.
Puis arriva le premier confinement : le retour à ce qui est important. (C'est tellement cliché et tellement vrai à la fois).
Un deuxième déclencheur m'a aidé à finir le premier jet, écrit sous forme de scénario, donc. J'ai eu deux lecteurs spontanés et assidus de cette version chaotique (Martine et Pascal : Merci!).
J'ai laissé passer l'été pour profiter de la nature et laisser mûrir l'histoire, puis j'ai commencé la V2 (version 2) comme je l'appelle, encouragée par mon amie Florence qui la lisait au fur et à mesure. Merci Florence! Et au fur et à mesure, mon petit réseau de lecteurs s'est étoffé comme par magie, tous subissant cette version imparfaite, bourrée de fautes de frappe, d'orthographe, de grammaire, de conjugaison, bien loin des 10/10 des dictées de mon enfance !
Et puis vint la troisième étape : le NaNoWriMo.
J'imaginais que cela allait être horrible et impossible car je lisais partout que c'était une véritable torture. J'avais écrit personnellement 25000 mots de ma Version 2, je me suis donc fixé comme objectif de la terminer ce qui serait déjà très bien (comprendre : atteindre les 50000 mots envisagés pour cette V2). Avec deux copines, nous avons créé un groupe de discussion dans lequel on s'encourageait. Même si le nombre de mots n'avait pas de véritable sens pour moi, j'ai joué le jeu… Et j'ai terminé la V2 à mi-parcours du NaNo à peu près, me laissant orpheline de projets, avec l'impossibilité de passer à la V3 sans laisser décanter l'histoire.
Et surtout, mon amie Marie, qui avait lu cette version 2, avait aimé et c'était important d'avoir son retour! Et ma maman, très grande et exigeante lectrice, s'est mise à me lire assidûment aussi, quasiment tous les jours…
Et grâce à tous ces lecteurs bienveillants, j'ai pu passer à l'étape suivante : le flow…
Vous savez? Quand on fait la même chose toute la journée et qu'on a l'impression que cela nous ressource au lieu de nous épuiser, quand ce que nous faisons devient un carburant pour réaliser le reste des taches.
En quelques jours, j'ai écrit huit micronouvelles de Noël dans un style très différent en m'amusant et je me suis ensuite mise à écrire une romance reprenant certains caractères.
J'ai vu que Librinova organisait un concours sur le sujet de la romance d'hiver et je me suis dit : et pourquoi pas? J'ai une date limite, j'ai déjà l'histoire et même si je n'ai pas beaucoup de temps pour la retravailler, je peux tenter? Je n'ai rien à perdre. Rien. Juste tout à gagner car cela allait me permettre de fluidifier mon style (je repère seulement aujourd'hui mon utilisation massive des pronominaux et de " elle éclata de rire" Et j'en passe).
Et grâce au travail de relecture de Marie, Éléonore, Florence, j'ai pu poster mon manuscrit à temps.
Bien sûr, il est à retravailler, bien sûr, il est totalement imparfait.
Mais c'est comme la reprise du sport, il faut de l'échauffement, de l'entraînement, de la pratique, des erreurs, des corrections, de l'apprentissage, des échecs… Cela fait partie du jeu et j'ai accepté les règles.
Depuis, le thème de la romance m'a plu et j'ai démarré le premier jet du tome II (qui est presque fini…). Je vais profiter de la période hivernale pour retravailler le tout : tome I, Nouvelles et tome II avec un véritable objectif, celui de tout autoéditer (et même envoyer mes manuscrits à deux maisons édition).
Alors voilà. Je ne peux pas encore vous faire lire mon autre roman, celui que j'appelle le vrai, le roman de la maturité comme diraient certains, mais vous pouvez lire dès maintenant la romance d'hiver gratuitement sur le site du concours de Librinova et me dire ce que vous en pensez. Tous les avis sont acceptés car j'ai besoin de m'améliorer et je le sais. C'est cela qui est formidable!
C'est ICI ou en cliquant sur l'image ci-dessous :




Crédit image en haut de l'article : Pexels.com
Crédit image couverture : Mouna Bouslouk

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